Foi et action : Où s'arrête ma part et où commence celle de Dieu ?

Comment trouver l’équilibre entre agir et lâcher prise ?

Lors de mes séances, je rencontre de nombreux chrétiens qui se posent cette question essentielle : où se trouve la limite entre passer à l’action et laisser Dieu faire Sa part ?

D’un côté, la Bible affirme que “la foi sans les œuvres est morte” (Jacques 2:26), ce qui implique que nous avons un rôle à jouer.

De l’autre, elle nous invite à remettre notre sort entre les mains de Dieu : “Remets ton sort à l’Éternel, confie-toi en Lui, et Il agira” (Psaume 37:5).

Alors, comment naviguer entre ces deux réalités sans tomber dans l’inaction ni dans le surcontrôle ?

C’est une tension que beaucoup vivent dans leur parcours de foi, et qui peut parfois devenir source de stress, d’épuisement ou de culpabilité.

Dieu ne nous appelle pas à l’inaction

Certaines personnes, par peur de faire un mauvais choix ou en pensant bien faire, restent passives en attendant une réponse claire de Dieu.

Mais la Bible montre que Dieu agit souvent à travers nos actions.

• Noé a construit l’arche avant que Dieu n’envoie le déluge (Genèse 6:14-22).

• Moïse a levé son bâton avant que la mer Rouge ne s’ouvre (Exode 14:16).

• Pierre a dû faire un pas sur l’eau avant que Jésus ne le soutienne (Matthieu 14:29).

Cela montre que la foi s’exprime aussi par l’action.

D’un point de vue psychologique, cette attente passive peut être liée à une peur de l’échec, à un manque de confiance en soi, ou à une croyance selon laquelle Dieu doit tout diriger sans que l’on ait à intervenir.

Pourtant, même dans la prière, il y a un acte de volonté et de foi qui implique une certaine forme d’engagement.

Mais Il ne nous demande pas non plus de tout porter seuls

À l’inverse, certaines personnes ont du mal à lâcher prise. Elles veulent tout gérer, anticiper, planifier, parfois même jusqu’à l’épuisement. Elles prient, mais continuent à s’inquiéter, à forcer les choses, à chercher des solutions à tout prix.

Jésus Lui-même nous invite à déposer nos fardeaux :

 “Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.” (Matthieu 11:28)

Dans certains cas, l’incapacité à lâcher prise peut être liée à une expérience de vie où il a fallu constamment se battre seul(e), sans pouvoir compter sur les autres. 

Le besoin de tout maîtriser devient alors un mécanisme de défense inconscient, une manière de se protéger contre l’incertitude.

Mais dans cette volonté de contrôle, il peut y avoir un risque : celui de vouloir faire à la place de Dieu, et de s’épuiser dans des efforts qui ne portent pas de fruit.

L’équilibre entre foi et action

Alors, où se trouve la limite ? Comment savoir si l’on est en train de faire notre part ou si l’on est en train de tout porter seul(e) ?

Il n’existe pas de réponse unique, car chaque situation est différente.

Cependant, un élément peut être un indicateur : la paix intérieure.

• Lorsqu’on force une situation, la fatigue et l’inquiétude s’installent.

• Lorsqu’on est dans une attente passive, la frustration et le doute grandissent.

• Mais lorsqu’on est dans l’équilibre, il y a une forme d’apaisement, même au milieu de l’incertitude.

Ce qui est certain, c’est que la vie chrétienne n’est ni une passivité totale, ni une lutte constante.

Il s’agit d’une marche avec Dieu, où l’on apprend progressivement à discerner quand avancer et quand s’arrêter.

Un dilemme qui touche de nombreux croyants

Il est fréquent de se sentir perdu face à ce dilemme. Faut-il continuer à persévérer ou accepter de lâcher prise ?

Est-ce un manque de foi d’arrêter un projet ou une relation ?

Et si Dieu attendait justement que l’on fasse un pas avant d’ouvrir une porte ?

Ces questions reviennent souvent dans les échanges que j’ai avec des croyants qui cherchent à aligner leur volonté sur celle de Dieu.

Il n’est pas toujours évident de faire la distinction entre nos propres désirs et ce que Dieu veut réellement pour nous.

C’est pourquoi il peut être bénéfique de prendre du recul, d’examiner ce que l’on ressent et d’en parler avec une personne de confiance.

Une dynamique de foi à comprendre

Trouver l’équilibre entre agir et lâcher prise n’est pas un exercice facile.

Cela demande de reconnaître nos limites, d’écouter ce que Dieu nous dit à travers les circonstances, et parfois, de faire un travail intérieur pour comprendre pourquoi l’on a du mal à faire confiance ou à passer à l’action.

Ce sujet soulève souvent des réflexions profondes sur notre relation avec Dieu, notre manière d’envisager la foi et notre histoire personnelle.

Il est naturel d’éprouver des doutes, mais ce cheminement peut être l’occasion d’une croissance spirituelle et personnelle.